Un soleil timide brillait sur la petite ville d'Heatherfield en ce samedi matin. C'était jour de fête pour certains, qui après cinq jours de cours non-stop n'en pouvaient plus. Pour Wee, c'était juste un époustouflant jour supplémentaire. Cela faisait près de deux mois qu'elle habitait de ce côté-ci du Portail, et elle était toujours aussi euphorique dès qu'elle sortait de la grande maison qu'elle habitait.
Vêtue d'un simple jean slim noir sur des converses blanches, une chemise blanche décolleté d'où dépassait la dentelle de son soutient gorge noir et une veste de costard, la blondinette se promenait d'un pas sur dans sa ville d'adoption. Les mains dans les poches, elle sifflotait vaguement un air qui était passé à la radio avant qu'elle ne passe le pas de la porte. Bien qu'en la voyant, on put avoir l'impression qu'elle marchait sans but, la jeune fille se dirigeait pourtant vers l'animalerie Olsen. Elle s'était récemment découvert une passion pour les petites boules de poils. A vrai dire, elles lui rappelaient sa propre forme de démone lorsqu'elle était toute petite. A l'époque, elle ressemblait à un truc rond, blanc et poilu.
Saluant chaque personne qu'elle rencontrait, Lola commençait à se faire une réputation à Heatherfield. Celle d'une fille étrange, complètement à côté de la plaque par moment, mais absolument charmante, joviale. A vrai dire, elle avait réussi à redonner le sourire à pas mal de monde. Il suffisait à certains de voir sa figure ronde, rose et joyeuse pour retrouver la bonne humeur. C'était tant mieux. Pour Wee, c'était un peu vital, à vrai dire.
A quelques pas d'elle se trouvait l'animalerie. Tranquillement, elle poussa la porte ; un tintement retentit sur son passage, tandis qu'elle se dirigeait vers les chatons. Au passage, elle salua les perroquets, qui la faisaient bien rire. En fait, elle aimait tous les animaux ; seulement, elle ne pouvait s'empêcher malgré elle d'être un peu mélancolique de ses trente-cinq dernières années. Elle n'avait jamais été aimée ou heureuse, mais ça restait son enfance à elle, et personne ne la lui prendrait. Elle enfouit ses mains dans la fourrure d'un chat blanc aux très longs poils. Le portant jusqu'à la hauteur de ses yeux, elle le salua d'une voix douce.
“ Salut toi ! ”
Tendrement, elle frotta son petit nez contre la truffe humide du chat, avant de le reposer tranquillement dans son nid. Les yeux bleus de la demoiselle brillaient.